Satine, Bolt, Wolvy et leurs compagnons d’infortune

Nous sommes un vendredi soir, et plus précisément un vendredi soir de Beaujolais. Certains sont donc en train de goûter à la récolte de l’année, tandis que d’autres sont dans leur lit ou bien encore devant la télé à somnoler.

Mais, à la BAB, il n’y a pas d’heure ni de soirées de repos. Alors, un message arrive sur l’un de nos groupes de discussion, plus précisément celui où l’on vote les prises en charge.

Minute info : la prise en charge d’un animal est soumise au vote à la majorité de différentes personnes de l’association, les membres dirigeants et les membres dits actifs.

Ce message, écrit par notre dingo de la prise en charge (on t’aime quand même ), demande la prise en charge de plusieurs chiens, dont des chiots, suite au futur démantèlement d’un élevage peu respectueux du bien-être animal. L’opération doit avoir lieu la semaine suivante. Le nombre de chiens adultes est estimé à « quelques uns», et le nombre de chiots n’est guère plus précis.

Nous savons seulement qu’ils ne sortent que très peu, et ne sont pas sociabilisés, et qu’ils recevraient des coups, à titre éducatif, évidemment.

Ah, si, petit détail qui a son importance, ce sont des chiens-loups tchèques ! Oui oui, vous avez bien lu, nous parlons bien de cette race de chien assez craintive par nature, ressemblant à un loup et surtout à ne pas mettre entre n’importe quelles mains ! Bref, des chiens simples à placer, que nous pouvons évidemment nous permettre de prendre en charge.

C’est d’ailleurs la première pensée qui traverse l’esprit de l’une de nos dirigeantes, en pleine soirée beaujolais, lorsqu’elle découvre les messages. La deuxième était sûrement « mais non, je suis bourrée, ce n’est pas possible, elles n’ont pas voté ça ! » Alors, elle a tout de même mis un message, un peu désespérée, espérant ainsi calmer l’engouement, mais, trop tard, la majorité l’emporta.

C’est ainsi que, quelques jours après, accompagnée par la DDPP du secteur et les forces de l’ordre, notre super bénévole se rend sur place avec sa camionnette afin de récupérer tout ce petit monde.

Ah oui, cette super bénévole, c’est celle qui, comme souvent ces derniers temps, nous sort de l’embarras en nous faisant profiter des box de sa pension.

Mais revenons à cette prise en charge, sur place, c’est l’heure de rentrer dans le logement. Et là, SURPRISE !, il y a bien des chiots, 2 pour être exactes, mais il y a surtout 9 chiens-loups tchèques, 1 berger allemand et 5 malinois ou assimilés. Soit 17 chiens en tout….

La plupart vivent en cage, ils sont apeurés, certains montrent les dents, d’autres grognent … Mais, malgré tout, Sandrine arrive à les mettre en cage. Direction, la pension !

Là-bas, ils révèlent leur caractère petit à petit et il est inenvisageable de placer certains d’autres eux en famille, pour les autres ça l’est, mais sous certaines conditions. Alors s’en suivent, d’un côté, des recherches très précises de famille d’accueil et de l’autre, des heures et des heures d’approche, petit à petit, par Sandrine et son équipe.

Après plusieurs jours, voire même semaines, d’approche douce, de rapprochements, de croquettes et de saucisses jetées par le grillage, certains chiens-loups commencent à se détendre et même à accepter le contact.

Par contre, l’un des malinois, élevé au taser, et ayant du mal à gérer ses émotions doit être déplacé en urgence, dans une pension plus sécurisée, afin d’éviter tout accident.

Les autres, quant à eux, commencent à doucement rejoindre des familles d’accueil, voire même futurs adoptants.

Iouki, le seul berger allemand du groupe, un vieux pépère ayant servi de chien de sécurité dans sa jeunesse, coule désormais ses vieux jours en panier retraite.

Mais beaucoup d’entre eux attendent encore leur famille pour la vie, ils seront d’ailleurs bientôt proposés à l’adoption.

Concernant les propriétaires, une procédure a bien évidemment été ouverte contre eux et nous sommes dans l’attente de leur procès. Nous vous tiendrons bien informé.

Un grand merci à la DDPP pour le travail fourni et la confiance accordée, ainsi qu’à nos familles d’accueil, et à la pension ayant accueilli notre malou taliban en urgence, mais surtout, encore une fois, un immense merci à Sandrine et toute l’équipe d’Aux Câlins Canins sans qui nos derniers sauvetages n’auraient pu être réalisables. D’ailleurs, si vous cherchez une pension chat ou chien, n’hésitez pas à vous tourner vers eux.