Découvrez nos dernières actualités
SAUVETAGE SOLIDAIRE Prada
Sauvetage de Prada par Cats & co
Lire plusSauvetage solidaire : Choupette
L’histoire de Choupette est la définition même de la négligence...
Lire plusNotre Tyty ne va pas bien
Le sort s'acharne sur notre beau tyson...
Lire plus10 novembre 2022
Bibi, Gandhi, Dali et les bébés
Sauvetage de octobre 2022
Encore un sauvetage qui nous retourne le cœur tant il prouve que les animaux sont résignés face à la violence humaine…
Nous recevons un signalement concernant un chien se faisant battre au gré des humeurs de son « propriétaire ». Ce toutou vit avec d’autres chiens et surtout des chiots tout chétifs, nés depuis quelques semaines.
Dans ce genre de cas, nous cherchons à intervenir le plus rapidement possible afin que les chiots ne disparaissent pas, vendus comme de simples marchandises.
Grâce à l’action conjointe de la police (et à leur grande réactivité !), de notre enquêtrice, de nos bénévoles et de notre super pension partenaire, nous arrivons à organiser la sortie en 2 jours de tout ce petit monde. Mais ça, c’est nos vaillants toutous qui vous le raconteront le mieux …
« C’est la fin de la journée, il est tard, la nuit commence à tomber. Je suis sur le canapé, en train de m’endormir. J’entends des bruits à l’extérieur, je crois que quelqu’un arrive. J’entends le bruit des clés dans la serrure, les battements de mon cœur commencent à accélérer. La porte s’ouvre, les pas passent la porte. Une odeur forte arrive à la hauteur de ma truffe, j’entends le bruissement du textile quand l’humain se déplace.
Je le sens arriver, je l’entends aussi. Et là, alors que je n’ai pas bougé, ni même couiné, je sens une main contre mon corps. Cette main n’a rien d’amical ni d’affectueux, elle me saisit au cou. Je me sens comme voler au-dessus du canapé, puis j’atterris brutalement sur le sol. Tel un tas de chiffon. Mais ce n’est pas fini, il revient, je sens ses chaussures rentrer dans mon corps, s’enfoncer dans mon abdomen… Je ne bouge pas, je me laisse faire, seuls des couinements sortent de ma gueule, seuls bruits témoignant que je suis encore en vie.
Puis l’homme cesse, et repart s’occuper à autre chose, me laissant là, comme pour mort… Nous ne vivons pas seuls, il y a d’autres humains avec nous, mais eux ils ne font que regarder. Comme si mon sort leur importait peu …
Une de mes humains a fait un truc bizarre la dernière fois, elle a sorti un appareil pendant que je me faisais battre. Je ne sais pas trop pourquoi. En tout cas, ça n’a rien changé à ma douleur.
Je ne savais pas qu’au même moment, dispersées dans toute la France, mes sauveurs découvraient avec horreur, tristesse ou énervement, les images prises par ma petite bipède. Certains avaient envie de tout casser, d’autres avaient les larmes aux yeux, et certains pensaient déjà avec effroi à la nuit horrible qu’elles allaient passer, ponctuée de cauchemars. Mais, malgré leurs émotions, toutes et tous s’activaient déjà pour préparer mon sauvetage.
Les jours passent et se ressemblent, jusqu’au jour où des gens habillés bizarrement entrent dans le logement. Ils récupèrent mon copain Dali. Ils le sortent. Peut-être que j’aurai un peu de chance et qu’ils m’emmèneront aussi si je reste sage … J’attends patiemment…
Ils reviennent, mais cette fois ils prennent Bibi et ses bébés. J’espère encore qu’ils reviennent, mais je commence à douter.
Enfin, les revoilà ! Ils me prennent. Une jeune fille me met une espèce de cage sur le museau, je ne comprends pas pourquoi, mais je me laisse faire. Puis je monte dans une voiture. Ils m’emmènent quelque part, mais je ne sais pas où… Je les suis sagement…
Enfin nous arrivons. On me sort de la voiture et on m’emmène dans une cage. Je sens que les gens autour de moi ne sont pas tous rassurés, mais je ne comprends pas pourquoi. Je ne leur veux aucun mal moi. Je ne demande que de l’amour et de l’affection.
Deux d’entre elles restent avec moi dans le box, elles me retirent la laisse, puis l’une d’elles me tend un morceau de saucisse. J’ai du mal à le prendre avec muselière, puis je suis un peu stressé, je ne comprends pas ce qu’il se passe …
Ça y est, l’autre fille me retire ma muselière et me tend de nouveau de la saucisse. Je la prends avec plaisir. Je vais la renifler, elle a l’air gentille.
J’entends Dali aboyer dans un box un peu plus loin, il a l’air en forme, il n’arrête pas de sauter et d’aboyer. Les femmes sont allées le voir pour lui donner à manger. Il s’est un peu calmé, mais a repris de plus belle. Je crois qu’il a un peu peur, mais qu’il cherche à faire du bruit pour impressionner…
Bibi, quant à elle, est à côté avec ses petits. J’entends les bipèdes s’inquiéter pour les bébés. C’est vrai qu’ils sont très chétifs et semblent malades. J’espère que ça va aller.
La nuit passe, et le lendemain de nouvelles femmes viennent me voir. Elles sont toutes très gentilles avec moi. Elles sont douces, et cherchent à me rassurer. Je me prends à espérer que mon calvaire est enfin fini et qu’une nouvelle vie commence pour moi. Mais, au fond de moi, j’ai tout de même peur : dès que quelqu’un fait un geste un peu brusque, je me replis sur moi-même, la queue entre les jambes, prêt à recevoir un coup….
Dali reste fidèle à lui-même : il aboie et saute partout ! Au moins lui, il n’a pas peur.
Bibi commence à reprendre des forces : elle mange à sa faim et peut dormir. Par contre, pour ses bébés, c’est plus compliqué… leur état se dégrade au fur et à mesure et les dames essaient de les sauver coûte que coûte … »
Bibi, Gandhi et Dali vivent désormais loin de la violence et des coups et découvrent petit à petit la vraie vie de chien.
Ce beau sauvetage n’aurait pas été possible sans l’intervention de la police, que nous remercions une fois de plus pour sa réactivité et son efficacité et notamment de Karine, sans notre enquêtrice Stéphanie, sans nos bénévoles Heloïse, Bryan et Lisa et surtout sans Sandrine et Audrey qui nous ont accueillis en plein milieu de la nuit et ont veillé sur nos bébés. Même si, malheureusement, tout le monde n’a pas pu être sauvé.
Mais surtout, il n’aurait jamais été possible sans le courage de cette femme qui a filmé les coups, et qui a osé nous contacter. Sans elle, ils seraient encore tous là-bas. Merci à elle et surtout bravo.
Merci à tous pour l’aide apportée.
Nous sommes dans l’attente de leur jugement pour le moment, mais, grâce à notre super avocat qui sera leur voix, nous avons espoir d’obtenir un jugement à la hauteur.
Ensemble, on est plus fort.